Il y a maintenant trois ans et demi, la police a fait une razzia au KTS. Le 25 août 2017, à 5:30 heures du matin, la police criminelle de Stuttgart a perquisitionné toutes les pièces du KTS et pris tout ce qui avait de la valeur. Des documents, des ordinateurs et de l‘argent, beaucoup d‘argent. Ils défoncèrent les portes, arrachèrent des coffres-forts des murs et embarquèrent même les caisses à dons. La cour supérieure administrative du Bade-Wurtemberg décida en octobre 2020 : la perquisition était illégale. L’argent et les scellés ont finalement été restitués en avril 2021.
L‘argent avait été déposé sur le compte de la banque fédérale à Trèves après la perquisition. Plus de trente-mille euros sont beaucoup d‘argent pour un espace autogéré dans lequel tout se passe de manière aussi peu commerciale que possible. Au lieu de ramasser des dons pour des projets politiques, le KTS devait d‘abord boucher les trous dans sa propre poche. Tout l‘argent avait été confisqué comme le soi-disant „capital associatif“ du site d‘information radical linksunten.indymedia.org. Bien sûr une telle association n‘a jamais existée. Un projet de média de la gauche radical est à peu près le contraire de la culture associative teutonne et le KTS est quelque chose comme une antithèse au siège d‘une asso.
Pour être décryptés, les ordinateurs ont été remis à un groupe de travail commun des renseignements et de la police. Les polices régionales et fédérales ainsi que le département des renseignements intérieurs (office de la protection de la constitution/‘Verfassungsschutz‘) se sont cassé les dents sur un simple cryptage Linux trois ans durant. Le jour des perquisitions, la police régionale devait rapporter une liste des membres aux renseignements, afin que le ’Verfassungsschutz’ leur nomme de nouvelles cibles. Ce groupe de travail est une violation flagrante de la séparation obligatoire des renseignements et de la police, imposée après le troisième Reich.
Les documents ont fait leur chemin jusqu‘à la centrale des renseignements fédéraux (BfV) à Cologne. Justement cette même institution qui, selon les dossiers d‘enquête, avait anvoyé l‘indic Reinhold Kapteina à plusieurs rencontres publiques d‘Indymedia Linksunten : „Le service du BfV dispose d‘informations renseignant aux propos de la douzième rencontre de ‚linksunten.indymedia.org‘ qui se tenait du 1 au 3 février 2013 à "l‘espace de rencontres culturelles en autogestion (KTS)" à Freiburg/Breisgau.“ Hans-Georg Maaßen, chef des renseignements à cette époque, a dû quitter son poste en novembre 2018, car il avait nié les attaques nazis de Chemnitz. Son service a pu fouiner trois années durant dans nos documents, alors que l‘acquisitions de ces derniers était illégale au préalable.
Les renseignements ont tenté de recruter des personnes dans l‘entourage du KTS à plusieurs reprises depuis les perquisitions. Il est toujours scandaleux quand des institutions de l‘etat essaient de recruter des personnes pour les inciter à la trahison. Mais de tenter de recruter des personnes mineurs en tant qu‘indic est particulièrement dégeulasse.
Après une ouverture de jeu spectaculaire au travers du rapport des services de renseignements du Bade-Wuerttemberg, le ministère de l‘intérieur et le canard local de la Badische Zeitung utilisèrent la perquisition de 2017 pour une attaque frontale contre l‘Antifa et le KTS en juin 2020. Le ministère de l‘intérieur chrétien-démocrate tenta d‘inciter le maire de Freiburg à interrompre son soutien au KTS – la Badische Zeitung tenta de faire la même chose avec le Conseil municipal. L‘attaque échoua sur toute la ligne, car même le Freiburg si libéral sait, à quel point un Centre Autonome est important, quand il s‘agit de combattre la droite radicale et la réaction.
Le KTS reste !
Communiqué du 25 avril 2021
KTS Freiburg